Le Monde de Charlie

Publié le par Liameen

le-monde-de-charlie.jpg     Le Monde de Charlie (Pas Raccord, février 1999), Stephen Chbosky, Sarbacane, novembre 2012, 13,50 €.

     Le Monde de Charlie, Stephen Chbosky, 1h42, 2 janvier 2013.

 

     Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un loser. En attendant, il reste en marge, jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes… Pour Charlie, c'est un nouveau monde qui s’offre à lui.

 

     Le film est beaucoup plus accessible que le livre au final : adapté pour plaire aux jeunes de notre époque, à part l'absence d'Internet et des téléphones portables, quelques K7 à la place des Ipod, tout est exactement pareil qu'aujourd'hui.

     Le livre pose le récit de Charlie au début des années 1990, et place sans tabou des références à la drogue, l'alcool et la cigarette, chose impossible à mettre en images aujourd'hui. C'est ce qui a créé à mon sens le plus gros décalage, avec quelques autres détails sans grande importance mais qui donnaient vraiment un sens au mot "adaptation".

     Charlie passe du coq à l'âne en permanence mais il y a toujours un fil conducteur. On ne sait pas qui est "l'ami", mais ça peut être le Lecteur, tout simplement, et au final ce n'est pas important.

     On s'attache à cet ado brouillon, dépassé, à côté de ses habits et si peu "raccord", mais tellement génial. Son style s'améliore de lettre en lettre, petit à petit les quelques fautes de syntaxe disparaissent, les raccourcis et les hésitations aussi : on sent Charlie évoluer, pas aussi clairement que le Charlie de Daniel Keyes (Des Fleurs pour Algernon, 1959), mais on peut y penser, comme un petit hommage.

 

     Pour le film, les acteurs sont juste géniaux : quand on pense que Charlie s'est aussi appelé Percy Jackson, Sam Hermione Granger et Patrick Kevin, on voit le chemin parcouru par ces trois jeunes (nés respectivement en 1992, 1990 et 1993) et on se demande dans quels autres films ils nous épateront bientôt. Un trio gagnant, avec des personnages secondaires vraiment sympathiques, et un récit très fluide, comme une évidence.

     La bande originale est époustouflante. Durant toute la lecture, vu qu'il y a la "bande-son de Charlie" au début du livre, on peut chercher la musique et se laisser porter, mais le film place les bonnes chansons au bon moment, et ça devient magique.

     Ce livre et son adaptation m'ont fait repenser à mes années collège et lycée, à ce que j'y ai vécu, à ceux que j'y ai rencontré, à la fois les bons et les mauvais.

 

     J'aurais par contre vraiment aimé que le livre comme le film ne subissent pas les affres de la traduction : Le Monde de Charlie, s'il évoque l'univers mental aussi bien que la vie de Charlie, ne correspond pas aussi bien que Pas Raccord, le premier titre donné au livre pour traduire The Perks of Being a Wallflower (en anglais wallflower désigne une giroflée. L'expression "être une giroflée" [to be a wallflower] signifie usuellement faire tapisserie. Mais dans un cadre scolaire, l'expression signifie "être mis à l'écart" ou "être laissé pour compte". Elle désigne un élève non intégré au groupe. Le titre initial signifie donc, textuellement, "l'avantage d'être un laissé pour compte", d'où la traduction française utilisée au départ pour le titre du livre, Pas Raccord, au sens "pas raccord avec le reste du groupe").

Publié dans Adaptations

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