Perfect Sense
Perfect Sense, David Mackenzie, 1h32, 28 mars 2012.
Au milieu d'un monde frappé par une étrange épidémie qui détruit progressivement les cinq sens, un cuisinier et une brillante chercheuse tombent amoureux...
Dans le même style que Contagion, une épidémie mondiale se propage et nous suivons deux personnes intimement touchées par la maladie : au Royaume-Uni, une chercheuse qui va tenter de trouver un remède et un cuisinier qui va perdre le principe même de sa profession.
Mais ce qui commence à détruire l'un après l'autre les sens des hommes se fait progressivement, la maladie agit lentement, avec à chaque fois un signal avertissant de la fin, une déferlante de sentiments irrépressibles et destructeurs. On comprend ici que la nature humaine est faite pour survivre au chaos, et que "la vie continue", vaille que vaille. L'homme s'adapte à tout.
Ewan McGreror est toujours au top (j'adore cet acteur), Eva Green est décoiffée mais digne d'empathie, les acteurs secondaires attachants, et surtout la bande originale est écrasante, très bien adaptée à ce scénario de fin du monde plus sophistiqué que d'habitude. On sait comment tout va finir, mais on espère malgré tout le happy end, au moins celui de l'amour.
C'est un film sur l'humain, pas sur la société. Un film de science-fiction, d'anticipation plutôt, qui donne une autre vision de ce que pourrait être la fin du monde, pour le genre humain seulement, qui peu à peu perd sa sensibilité mais pas ses sentiments, qui sont même renforcés. Un film qui par son empathie dans la réalisation nous emmène avec les personnages sur cette pente glissante, jusqu'au dernier bastion du corps, le sens primordial, le dernier : le toucher. Le sens parfait, puisqu'il paraît que lorsqu'on perd un sens, les autres se renforcent.
Ce film m'a fait très forte impression. Passé plutôt inaperçu, il m'a marquée par le fait d'avoir trouvé un nouveau moyen de détruire la civilisation actuelle, tout en finesse et en donnant une nouvelle occasion à des hommes d'être des héros ordinaires.