Aux yeux de tous

     Aux yeux de tous, Cédric Jimenez, 1h25, 4 avril 2012.

     673 000 caméras de surveillance et des millions de webcams en France. Un hacker anonyme a piraté toutes les caméras de Paris et observe la ville à son insu. Petits délits et moments d'intimité volés, il voit tout. Jusqu’au jour où un attentat dévaste la gare d’Austerlitz. La police se met sur la piste d’un groupe satellite d’Al-Qaïda. Le hacker réussit, lui, à trouver les images de l’explosion et découvre que c’est un jeune couple qui a posé la bombe…

     A l’aide des caméras de la ville, il décide de traquer les coupables. Et sans le savoir, il va mettre le doigt dans un terrible engrenage.

     Les films français remontent la pente en ce moment, il y a régulièrement des perles qui apparaissent ! Aux yeux de tous en est une, à laquelle on ne s'attend pas vraiment en lisant le pitch, mais la bande-annonce m'avait plue, alors j'ai sauté sur l'occasion le jour de sa sortie. Et je n'ai pas été déçue ! Ce film est une vraie révélation sur notre société, sur la technologie comme sur la politique, et surtout sur les secrets.

     C'est un film prenant, caméra au poing si je puis dire, avec un jeune hacker (révélation attendue mais quand même saisissante dans les dernières minutes sur son identité) qui nous permet de suivre pas à pas les protagonistes d'un attentat terroriste, du plus haut décideur jusqu'aux exécuteurs, dans une course-poursuite haletante. On ne respire pas une seconde pendant une petite heure et demie, on cherche les détails avant même que les caméras zooment, on n'arrive pas à savoir comment tout peut se terminer ainsi.

     Un exemple monté de toute pièce, avec un faux pays responsable de tout ou presque, ce qui pour une fois ne stigmatise pas les Arabes, et qui je trouve m'a plus parlé avec cette réalité alternative que si le sujet s'était rapproché de notre actualité. On découvre visuellement ce qui nous est toujours donné en chiffres et en théorie, c'est-à-dire toutes les possiblités que les moyens technologiques peuvent nous ouvrir, mais avec pour fer de lance la justice, envers et contre tout. La justice des enfants, des oubliés, des anonymous : la vérité, envers et contre tout, la révéler aux yeux de tous afin que personne ne garde les yeux fermés, justement.

     Une super bande originale électrique, un montage énorme mais tout en finesse, des acteurs un peu clichés, mais simples et attachants, un film particulièrement prenant et efficace. Bref, j'ai adoré.